Revue de sociolinguistique en ligne | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N°13 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Sommaire
ISSN : 1769-7425 |
Présentation du volume par Régine Delamotte-LegrandCommençons par le constat, somme toute très banal, d'une prolifération actuelle de travaux de recherche et d'actions sur le terrain dans le domaine de l'éducation plurilingue. Toute tentative d'en livrer une vision globale serait vaine. En revanche, la présentation d'expériences vécues de la pluralité, avec des besoins et des enjeux différents, permet de confronter les points de vue et d'affiner la réflexion générale. Ce volume, comme bien d'autres publications récentes (Billiez et alii, 2003, Hélot et alii, 2006, Varro et alii, 2006, Zarate et alii, 2008, Candelier et alii, 2008), propose ainsi une vision à la fois très hétérogène et très partielle de réalités en perpétuelle évolution. Deux angles d'attaque de la question de l'éducation plurilingue permettent, cependant, de cibler le propos : le choix de présenter des situations d'enseignement dans lesquels on enseigne en plusieurs langues ; le choix de mettre en avant les débats autour d'une conception élitiste et/ou démocratique de tels enseignements dans une vision historique et politique de leur mise en place. Le présent volume de notre revue Glottopol souhaite apporter une petite pierre à ce vaste édifice en construction. Plus précisément, nous avons souhaité des contributions concernant la mise en place, les enjeux et le développement dans divers pays de filières d'enseignement bilingue (ou plurilingue) pour lesquelles le français est non seulement une matière enseignée, mais aussi une langue d'enseignement et en conséquence le moyen d'une égalité ou d'une promotion sociales. Les questionnements sont nombreux. Pourquoi créer de telles filières ? Pour quels publics d'apprenants ? En vue de favoriser quel(s) type(s) de bilinguisme ? Pour quel avenir au pays ou ailleurs ? Selon quelles modalités d'organisation ? En particulier quelle formation pour les enseignants ? Autrement dit, quelles sont dans ce domaine, les politiques linguistiques et éducatives qui, à long terme, sous-tendent les objectifs, les actions, les représentations de soi et du monde et les discours des acteurs ? Les contributions sélectionnées nous livrent un paysage très diversifié qui permettait des regroupements divers : selon des perspectives typologique (contextes sociaux, politiques linguistiques), historique (passé colonial, contexte d'immigration), sociolinguistique (contexte plurilingue ou non), géographique (Europe, Canada, ...), identitaire (discours et représentations), de niveaux d'enseignement (précoce, secondaire, universitaire), de types d'enseignement (immersion, submersion, ...). Notre choix est le résultat d'une combinaison de ces divers aspects en essayant d'aller des contributions à dominante générale à celles à dominante particulariste. Mais elles renvoient toutes, de par leurs questionnements, les unes aux autres. La
contribution de Laurent Gajo, qui ouvre le volume, offre un panorama
des questionnements et des enjeux méthodologiques liés à
la grande diversité des contextes que coiffe la même étiquette
d'enseignement plurilingue. Après un ensemble de définitions de
notions et de types des modèles, en cours actuellement dans le domaine,
la réflexion se centre sur la présence du français dans les
curricula en renvoyant aux types d'enjeux évoqués dans la première
partie de l'article et en montrant comment l'enseignement francophone bilingue
obéit à différentes dynamiques à travers le monde.
La question de l'immersion est au coeur de l'article de Sandrine Hallion et François Lentz qui dressent un panorama historique du contexte sociopolitique dans lequel l'immersion française a pris naissance au Canada. Ils développent un des points central de débat présenté par Laurent Gajo : donner une réelle chance d'appropriation d'une langue en enseignant les matières non linguistiques dans cette langue seconde ou étrangère, tout en maintenant un développement normal de la langue première. Ils présentent de manière détaillée le cas du programme d'immersion française dans la province du Manitoba. C'est aussi par une approche historique que Catherine Julien-Kamal nous invite à suivre l'évolution du statut du français dans le paysage linguistique et éducatif égyptien. Elle centre ensuite son propos sur l'offre d'enseignement francophone dans le système universitaire égyptien avec une montée en puissance des universités privées. Son étude porte sur un établissement privé à caractère scientifique, culturel et professionnel et à but non lucratif. Elle montre à la fois l'originalité du montage et son adaptation aux besoins du marché. Comme dans l'article de Belisa Salazar Orvig, présenté plus loin, une part importante de la réflexion porte sur le pari du trilinguisme avec l'anglais et le français en partage. Nous
restons en Egypte avec la contribution de Salwa Aggag qui apporte
un éclairage important pour le présent volume sur la notion d'élite
en général et sur la constitution de l'élite égyptienne
en particulier. Elle poursuit le propos de Catherine Julien-Kamal en montrant
comment éducation et économie libérale ont conduit à
l'émergence des Ecoles d'Investissement et à une offre de produits
linguistiques très hétérogènes. Elle nous propose
une étude sémiolinguistique des annonces publicitaires, plaquettes
et brochures des organismes de formation, révélatrice des modèles
institutionnels pris entre renforcement de l'identité nationale et internationalisation.
C'est dans ce même type de tension que Belisa Salazar Orvig
présente la situation péruvienne. Sur fond de description de la
situation sociolinguistique du Pérou, elle souligne les écarts entre
un plurilinguisme vernaculaire et une éducation plurilingue d'élites
d'où sont exclues les langues locales. Elle nous montre un système
éducatif divisé en deux mondes, celui des écoles publiques
qui tentent de promouvoir un enseignement moderne pour tous tenant compte des
langues locales et un îlot privilégié d'écoles privées
dans lesquelles ce sont les grandes langues internationales qui sont proposées.
L'exemple choisi est celui d'une école trilingue anglo-péruvienne
d'élite. Cette présentation est complétée par une
petite étude concernant le devenir la première langue. Dans la contribution qui suit de Kofi Tsivanyo Yiboe, c'est à nouveau une société multilingue qui nous est décrite, le Ghana, dominée par l'anglais. L'auteur nous montre, dans une approche historique, les difficultés pour donner un statut aux langues locales dans l'enseignement. D'autant plus que l'intégration de la culture et des langues ghanéennes se heurte aux aspirations de la majorité de l'élite du pays dont l'attitude négative envers un usage scolaire des langues locales est profondément enracinée dans le passé colonial. Dans les écoles internationales, fréquentées par les enfants de l'élite ghanéenne et les enfants d'expatriés, l'enseignement bilingue concerne l'usage de l'anglais et du français. Les exemples pris concernent une fois encore l'enseignement supérieur. Le travail suivant, proposé par Frédéric Torterat, concerne le contexte haïtien. Il s'intéresse de manière pointue à une question vive dans une vision contextualisée de la didactique du plurilinguisme : la construction de grammaires bilingues comme grammaires d'enseignement. Ce qui revient dans le domaine créole à donner aux langues dominées une reconnaissance linguistique et didactique forte. La recherche présentée a été menée par une équipe de la faculté de linguistique de l'université de Port-au-Prince et a pour objet la création d'une grammaire créole-français. C'est donc à une étude de linguistique comparative que nous convie l'auteur de l'article avec son lot de problèmes de grammaticalité, de compatibilité-incompatibilité, d'appropriété-inappropriété. Il s'agit d'un travail d'aménagement linguistique dans un contexte de pédagogie bilingue universitaire dans les Grandes Antilles. Les deux articles suivants mettent plus directement l'accent sur les discours des personnes, leurs représentations et leur construction identitaire. Sofia Stratilaki, après une présentation historique très détaillée des lycées franco-allemands, s'intéresse aux biographies langagières des jeunes en liaison avec les notions de compétence plurilingue et de sécurité/insécurité linguistiques. Les élèves interrogés sont scolarisés dans des établissements institutionnellement valorisants et réputés, que ce soit en France ou en Allemagne. Dans ce travail, situé en analyse de discours, la parole est donnée aux élèves en appuyant la réflexion sur le concept d'identification différentielle qui permet de mieux saisir la dualité énonciative de ces récits langagiers et montre une identité plurielle et complexe de ces apprenants. Avec l'article de Paul Yeung, c'est la parole des parents de jeunes enfants chinois immigrés au Canada qui nous est livrée. Après avoir apporté des précisions sur l'immigration chinoise récente au Canada, en particulier sur la répartition des langues considérées comme maternelles par cette population (cantonais, mandarin, français ou anglais), il aborde la question des programmes d'immersion en français. Dans ce domaine, les recherches concernant les enfants chinois sont très peu développées. Le travail proposé est une enquête auprès des familles et nous livre le regard des parents sur l'enseignement donné à leurs enfants. La dernière contribution se présente sous forme d'une interview entre Gabriele Budach, l'un des auteurs d'un ouvrage qui vient de paraître sur les écoles plurilingues (les concepts, les institutions et les acteurs concernés par ce domaine de recherche) et Christian Münch, chercheur, entre autres, dans ce domaine. Les questions abordées font écho aux débats soulevés par les autres articles, mais pointent de manière particulière la contribution des recherches en Allemagne sur le plurilinguisme. L'interview oriente, enfin, l'échange vers les objectifs sociaux et politiques de ces recherches, le public visé et qui peut être atteint par ces nouvelles propositions et termine sur le devenir des recherches. Aspect qui permet de clore ce volume sur des ouvertures et perspectives de recherches et interventions.
On conclura sur le constat de la richesse et la variété des situations
réunies dans ce volume, tant par les choix de politique linguistique et
éducative au niveau des états et des institutions que par les contraintes
matérielles, économiques, géolinguistiques qui les affectent,
ou par les caractéristiques des acteurs qui les mettent en place. Bibliographie BILLIEZ J. (dir.), 2003, Contacts de langues. Modèles, typologies,
interventions, Paris L'Harmattan. Sommaire
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Résumés
Cet article part d'une typologie de modèles d'enseignement bilingue illustrant la pondération variable entre les idéaux didactiques et les idéologies sociopolitiques. Sur cette base, on réfléchit à la place du français et à la politique francophone en matière de langue(s), de plurilinguisme et d'éducation. La question des sections bilingues francophones se pose alors, d'une part, en lien avec une diversité de contextes et, d'autre part, dans les traits qui les distinguent globalement des autres sections. Une réflexion particulière est proposée quant aux conditions d'accès au « bilingue francophone » et aux représentations des acteurs pédagogiques. On conclut sur les liens entre bilingue francophone et formation plurilingue Mots clés : typologie de modèles, enjeux sociopolitiques, enjeux didactiques, choix du français, année intensive, plurilinguisme, didactique intégrée, représentations sociales
A travers les déclarations officielles, les mises en oeuvre didactiques et les représentations des étudiants, l'article cherche à apprécier la politique linguistique éducative de l'Université Galatasaray, université francophone en Turquie où le français jouit officiellement, avec le turc, du statut de langue d'enseignement ; il cherche aussi à en relever certaines ambiguïtés. La politique menée montre que la francophonie sert de label de prestige à l'institution, aux dépens des aspects didactiques et des mesures adaptées au contexte pour que le français joue positivement son rôle de vecteur de savoirs disciplinaires. Cette mauvaise adaptation des enseignements en français au contexte et au public semble se répercuter sur les représentations des étudiants qui voient le français dans sa fonction de langue d'enseignement à la fois comme un obstacle à leur formation disciplinaire et comme une nécessité pour maintenir le prestige institutionnel de l'université. Comment alors mettre en place des enseignements en français qui, tout en assurant à l'université son label francophone, ne nuisent pas à la formation disciplinaire des étudiants et respectent les caractéristiques propres du contexte et du public ? Mots clés : Politiques linguistiques éducatives, francophonie, langue d'enseignement, formation universitaire, enseignement bilingue, répertoire langagier, distinction sociale
À la suite des premiers programmes immersifs en langue française mis en place au Québec dans les années 1960, ce système d'enseignement du et en français L2 a pris son essor dans le reste du Canada. Depuis maintenant plus de trente ans, l'immersion a pris sa place dans la province du Manitoba au point que ce programme d'enseignement est désormais institutionnalisé. On rappelle, d'abord, quelques éléments de mise en contexte de l'immersion au Canada. On présente ensuite un survol historique du programme d'immersion française dans la province du Manitoba. Par l'intermédiaire d'une étude de cas réalisée dans une école d'immersion française au Manitoba, on porte un regard critique sur la représentation des compétences en langue française acquises par les élèves au sein d'un programme qui affiche comme objectif principal l'obtention d'un bilinguisme « fonctionnel ». On présente enfin quelques questions d'ordre didactique, sociopolitique et systémique qui engagent l'avenir de l'immersion. Mots clés : Immersion, Bilinguisme, Canada, Manitoba, Enseignement du FL2, Sociolinguistique, Sociopolitique, Regard critique
L'Université française d'Egypte (UFE), créée en 2002, est le fruit de deux siècles de contacts culturels et linguistiques entre la France et l'Egypte. Son appartenance revendiquée à la francophonie se conjugue à une volonté d'ouverture sur le monde qui se traduit par un enseignement trilingue, anglais, arabe et français ainsi qu'à un ancrage dans la modernité, visible dans le contenu de ses enseignements, l'originalité des méthodes d'enseignement/ apprentissage ou le recours aux nouvelles technologies. Après avoir présenté les origines du projet de création de l'Université française d'Egypte, cet article se propose d'en définir les objectifs et les enjeux principaux. Les dynamiques sociales, linguistiques voire politiques qui en ont sous-tendu la création et qui sous-tendent encore maintenant sont développement seront précisées et des notions comme "élite", "excellence" et "prestige" seront interrogées afin de compléter cette analyse et de resituer le projet de l'UFE par rapport à l'évolution de la société égyptienne. Mots clés : Compétence en langue/ plurilingue, élite, excellence, filières francophones, innovation pédagogique, prestige, professionnalisation, promotion sociale, statut du français, système éducatif égyptien, trilinguisme.
L'enseignement privé en Egypte vit à l'époque de la mondialisation un moment crucial, car il est majoritairement lié à l'enseignement des langues. Dans l'institution scolaire, la langue étrangère est perçue comme un élément de bonne éducation, une composante essentielle dans un dispositif de formation offert à un public cherchant la distinction. Des écoles et des universités à but lucratif existent depuis 1980 et témoignent de l'émergence de « nouveaux modèles » de socialisation scolaire matériellement élitistes. Les langues étrangères maintiennent le rôle fondamental qu'elles ont joué autrefois dans la socialisation scolaire de l'« élite » égyptienne et elles continuent à le faire de sorte qu'enseignement des langues étrangères et éducation s'entremêlent pour donner naissance aux systèmes étrangers dits internationaux en Egypte. Mots clés : élite, choix, international, systèmes étrangers, langue, marché de l'éducation, nouveaux modèles, socialisation scolaire.
(à venir)
Cette
communication se propose d'illustrer quelques tentatives de politiques linguistiques
et le défi de l'enseignement bilingue au Ghana. Si l'anglais est obligatoire
dans les institutions scolaires, le français et les langues ghanéennes
sont des matières facultatives. Ainsi, les langues locales (une soixantaine)
sont reléguées au dernier rang dans la planification des politiques
éducatives. L'enseignement bilingue est encouragé dans le pays pour
répondre à la globalisation des échanges. Pourtant, le programme
est confronté à de nombreux problèmes. Mots clés : enseignement bilingue, politique linguistique, politique éducative, langue nationale, formation initiale des enseignants
Cet article rend compte des réflexions diverses qu'a suscitées, chez les contributeurs concernés, la rédaction d'une grammaire bilingue créole / français dans les Grandes Antilles (Port-au-Prince). Il décrit par ailleurs l'approche méthodologique qui a été mise en place à l'appui d'une collaboration inter-universitaire organisée depuis 2001. L'auteur revient ici sur les principaux domaines de questionnement impliqués par la démarche, aux premiers rangs desquels interviennent la formulation des explications générales, les annotations de corpus, ainsi que le positionnement des exemples. Dans la mesure où cette recherche s'est établie dans le cadre de l'accompagnement d'une filière d'enseignement bilingue dans laquelle le français est non seulement une langue enseignée, mais aussi une langue d'enseignement, sa dimension sociolinguistique est présentée comme un domaine d'analyse incontournable. Pour illustrer le propos, l'article porte en particulier sur les constructions et les opérations linguistiques, les catégorisations grammaticales, et les jugements de grammaticalité.
Mots clés : grammaire bilingue, méthodologie, sociolinguistique,
corpus, réseau
Up to now, few
studies have focused on young French immersion (FI) Chinese children and their
families' language practices. It is therefore the goal of this study to extend
our knowledge about the plurilingual educational context of young Chinese children
(aged 6-8) in British Columbia, Canada, and to examinate how Chinese parents help
their children to develop linguistic repertoires. In stark contrast to an equilingual
viewpoint, the acquisition of language is asymmetric, and individuals' identities
are affected by their language choice. Grosjean's (1982) theoretical framework
was used to analyze the semi-structured interviews which helped to illuminate
how both Chinese and Canadian cultures shape both Chinese students' and their
parents' efforts in their identity formation through languages. Mots clés : Canada, Chinese children, French immersion, identity formation, language practices, immigrant parents
Au carrefour des approches didactiques et linguistiques de l'appropriation des langues, le présent article interroge les liens entre les apprentissages langagiers à l'école et le développement d'une identité plurilingue chez les apprenants. Plus particulièrement, nous analysons les relations entre biographies langagières et construction d'identités plurilingues en interrogeant des données orales recueillies auprès d'apprenants de langues, en l'occurrence des élèves franco-allemands scolarisés dans les établissements institutionnellement valorisants et réputés que sont les lycées de Buc, en France, et de Sarrebruck, en Allemagne. A travers les analyses de cet article, nous souhaitons répondre aux questions suivantes : comment identifier et décrire les représentations des langues et de leur apprentissage chez des apprenants plurilingues ? Comment certaines représentations aident-elles les apprenants à construire une identité plurielle et réflexive dont la dynamique se manifeste à travers le jeu des langues ? Et surtout, de quelle manière l'apprentissage de la langue du voisin peut-elle oeuvrer à la construction d'une identité européenne et plus largement internationale ? Mots clés : plurilinguisme, représentations identitaires, lycées franco-allemands, compétence plurilingue, récits langagiers
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