Revue de sociolinguistique
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Université de Rouen

Laboratoire Dysola


N°5
janvier 2005



Sommaire





   glottopol@gmail.com

 

ISSN : 1769-7425

 
  


Situations de plurilinguisme en France : transmission, acquisition et usages des langues

Présentation

Réactions au rapport Bénisti

Table des matières

Téléchargement des articles

Résumés des articles

 


Présentation par Clara Mortamet

Les situations de plurilinguisme en France ont fait l'objet ces deux dernières décennies d'une activité de recherche sociolinguistique intense et riche. Que ce soit sur les langues régionales ou sur les populations issues de l'immigration en France, toutes les recherches ont permis de réunir des données et de nourrir des réflexions importantes. Si l'on ajoute les recherches menées sur les usages du français hors de France, et en particulier dans des communautés sociolinguistiques dont sont originaires certains des immigrés en France, il apparaît que notre connaissance des situations de contact de langues a considérablement progressé.
Pour ce numéro, nous avons voulu dessiner quelques perspectives ouvertes par ce champ de recherche. Tout en s'appuyant sur les recherches menées ces dernières années, les articles réunis ici ont donc en commun de proposer des prolongements plus que des états des lieux.

En l'occurrence, les contributions à ce numéro permettent de dégager trois pistes de recherche - qui ne prétendent d'ailleurs pas à l'exhaustivité des perpectives dans ce domaine :

  1. la prise en compte des facteurs culturels dans l'étude des pratiques langagières en français des plurilingues (J. Gonac'h, F. Leconte) ;
  2. la comparaison des comportements langagiers des différentes populations immigrées en France (C. Mortamet) ;
  3. le prolongement du travail de recensement des usages du français dans des communautés plurilingues et francophones (S. Barnèche, A. F. Harter).

1. Les pratiques langagières des plurilingues en France : approche linguistique et culturelle

L'étude sociolinguistique du plurilinguisme a envisagé jusqu'ici différentes directions, qu'il nous semble possible de regrouper grossièrement en deux ensembles : celles qui ont tenté de dégager des principes d'explication sociaux et celles qui se sont concentré sur une approche linguistique des phénomènes de plurilinguisme -sachant bien entendu que plusieurs études ont emprunté ces deux directions à la fois. Dans le premier ensemble de recherches, figurent il nous semble les travaux sur la transmission et les usages des langues et des variétés de langues en famille, réalisés à partir de questionnaires ou d'observations, l'étude des représentations et des jugements épilinguistiques des locuteurs, plurilingues ou non. L'étude des phénomènes d'alternance de langues, et l'étude des parlers mixtes tels que le parler des jeunes "de banlieue" ont davantage donné lieu à l'analyse de phénomènes linguistiques ou discursifs. Les travaux menés sur les pratiques bilingues par les chercheurs en acquisition du langage ou en didactique des langues appartiennent également pour l'essentiel à ce second ensemble de recherches.

Ces deux approches du plurilinguisme ont donc permis de couvrir un champ assez large d'objets, de terrains et de problématiques. Ce champ pourrait toutefois être complété utilement par la prise en compte d'un troisième paramètre, qui nous semble avoir été moins exploité que les deux autres : l'effet que peuvent avoir certains facteurs culturels sur les pratiques des plurilingues.
Les contributions de J. Gonac'h et F. Leconte ont en commun de s'engager dans cette voie, et de nous montrer l'intérêt d'une approche culturelle de ce terrain. En particulier, l'étude de corpus leur permet d'analyser les phénomènes d'interférences en distinguant ce qui pourrait relever d'interférences purement linguistiques et ce qui pourrait relever de phénomènes culturels. Si la distinction entre langue et culture reste bien sûr en travail, ces auteures démontrent toutes les deux, à partir de deux corpus et au moyen de deux analyses très différents, l'intérêt d'élargir l'étude des interférences à des phénomènes non plus rigoureusement linguistiques (constructions de phrases, prépositions, genre et nombre, etc.), mais à des réalités socio-culturelles.

En comparant des productions écrites de monolingues français et de bilingues français-turcs en français (lycéens et étudiants), J. Gonac'h montre que les deux populations ne se distinguent pas vraiment dans leur application de la norme scolaire - ici réduite à l'orthographe - : les mêmes écarts sont constatés, et dans les mêmes proportions. Par contre, c'est dans l'analyse de phénomènes discursifs (image du professeur, utilisation des guillemets, etc.) que l'on observe le plus de différences entre les deux populations. Ainsi ce ne serait pas tant l'application de la norme scolaire que l'usage de procédés discursifs et l'expression de certaines valeurs qui caractériseraient le mieux les pratiques des jeunes bilingues français-turc.
De son côté, en étudiant des récits d'enfants plurilingues en français, F. Leconte montre elle aussi que ce qui caractérise ces pratiques ne tient pas tant à des interférences linguistiques qu'à des façons particulières de construire leurs discours et leurs récits. En d'autres termes, les récits qu'elle recueille ne portent pas des traces très visibles du plurilinguisme de leurs auteurs, mais beaucoup plus de leur appartenance à deux "univers culturels" et à deux cultures du récit différentes.

Ainsi, à partir d'analyses et de terrains de recherche très différents, ces deux articles montrent bien l'intérêt qu'il y a à travailler sur des pratiques langagières de locuteurs plurilingues, et de le faire en étudiant à la fois des phénomènes d'interlangue et des phénomènes interculturels.

2. Comparaison des populations issues de l'immigration en France

Les recherches sur le plurilinguisme des populations immigrées en France ont la plupart du temps concerné une seule population d'origine : les jeunes issus de l'immigration maghrébine, l'immigration négro-africaine, portugaise, italienne, les populations d'origine asiatique, etc. A l'inverse, peu de travaux ont à notre connaissance comparé ces populations entre elles du point de vue de leurs usages des langues. Une des perspectives offertes par les recherches sur le plurilinguisme réside donc dans la comparaison des situations de plurilinguisme entre elles (en fonction des origines des locuteurs, mais aussi de leur âge, de leur profession, en comparant des villes entre elles, des situations urbaines / rurales, etc.).
Ces études ne sont pourtant pas sans poser certains problèmes méthodologiques et théoriques, à commencer par celui de la comparabilité des données, et de l'hypothèse d'une homogénéité interne à chaque sous-population. Sans prétendre les résoudre entièrement, mon article se lance néanmoins dans l'analyse, et montre comment la rigueur statistique permet de compenser le poids des présupposés inhérents à une telle étude.
L'objet plus particulier de l'article est la comparaison de certaines pratiques culturelles (lecture, écriture, radio, télévision, informatique, musique) et des usages des langues dans ces pratiques (en français, en langue étrangère, en langue d'origine) d'étudiants d'origines différentes. En travaillant à partir de pratiques déclarées recueillies par questionnaire auprès de quatre populations d'étudiants - étudiants d'origine turque, maghrébine, africaine et étudiants monolingues d'origine française - je dégage leurs particularités relatives. Mais en relevant par la même occasion les réponses qui ne les distinguent pas significativement, je montre aussi que tous ces locuteurs, indépendamment de leurs origines, partagent des modes de vie en partie comparables, et témoignent ainsi de leur appartenance à la population étudiante de France.

3. Description des usages et des représentations du français dans des communautés plurilingues et francophones

Les deux derniers articles de ce numéro prolongent enfin une direction de recherche engagée depuis plusieurs années, mais qui reste encore loin d'être épuisée : la description des situations de contact de langues, et plus particulièrement des situations dans lesquelles le français se trouve en présence de langues locales, vernaculaires ou véhiculaires.

Ainsi, S. Barnèche nous propose une description sociolinguistique d'un quartier de Nouméa, où se concentre une population d'origines ethniques diverses. A travers la comparaison des compétences et des pratiques entre les générations, elle y observe en particulier le processus de transfert de langues au profit du français. Toutefois, si l'usage et la connaissance des langues d'origines sont en nette régression, leur importance identitaire et les liens maintenus de façon très ferme avec le village d'origine nuancent le pronostic de leur disparition.

A. F. Harter enfin, à partir d'un corpus de pratiques déclarées, étudie la place des différentes langues en présence à Yaoundé, ville particulièrement plurilingue. Elle observe également, dans les représentations des locuteurs de la ville, les valeurs et fonctions qu'ils attribuent à chacune des langues en présence. En s'attachant à décrire les usages écrits et oraux dans chaque langue, en distinguant pratiques médiatiques (radio, télévision, presse), pratiques scolaires et pratiques quotidiennes, elle montre ainsi que malgré le nombre de langues en présence, on observe une véritable complémentarité des usages à Yaoundé. Le conflit linguistique n'apparaît ainsi jamais explicitement dans les discours et les représentations des locuteurs ; seules leurs pratiques de minoration des langues camerounaises, le désir de s'inscrire dans une identité ethnique et l'insécurité linguistique vis-à-vis du français témoignent de la tension latente entre les langues au Cameroun.

Toutes les contributions de ce numéro suivent donc des problématiques ou des terrains déjà explorées par le passé : le plurilinguisme des jeunes issus de l'immigration et leurs pratiques en français, les usages des langues de l'immigration en France, le français au contact d'autres langues hors de la France métropolitaine. Il reste que chacune d'entre elle apporte des éléments nouveaux et prolongent utilement les travaux sociolinguistiques sur le plurilinguisme, que ce soit en inventant de nouvelles méthodes d'analyses, en dégagent de nouveaux paramètres de variation, en décrivant de nouvelles situations sociolinguistiques.

Réactions au rapport parlementaire Bénisti

J'étais en train de finir de rédiger la présentation de ce numéro lorsque je reçois par courrier électronique quelques extraits du "rapport préliminaire de la commission prévention du groupe d'études parlementaire sur la sécurité intérieure". J'en reste sans voix un moment, et me demande comment décemment continuer à se féliciter de l'avancée des connaissances sur le plurilinguisme devant ce retour des politiques 65 ans en arrière sur cette question ; parce que la marche arrière engagée par ce texte n'est pas un simple retour au normativisme rigide des années 50, mais bien au modèle familial et éducatif de Pétain.
Une fois la stupeur dissipée, il nous vient l'idée d'ajouter à ce numéro des réactions de linguistes et de sociolinguistes à ce texte (nous, c'est l'ensemble du comité de rédaction qui se joint à l'appel de C. Caitucoli).
Je dois l'avouer, la thématique de ce numéro m'avait semblé jusqu'ici un peu banale, et presque peu justifiée au regard du volume et de la qualité des écrits sur cette question (j'ai d'ailleurs eu quelques difficulté à réunir des contributions pertinentes et modernes). Ce M. Bénisti et ses collègues me montrent qu'il n'en est rien, et que nous n'avons pas fini d'avoir besoin de toute notre énergie pour défendre les résultats de nos recherches et pour les faire admettre.
En accord avec les membres du comité de rédaction, nous avons donc décidé de publier dans ce numéro des réactions de linguistes et de sociolinguistes à ce rapport parlementaire.

Vous pourrez les télécharger de la même façon que les articles de ce numéro, ou bien les lire en ligne. Vous êtes bien entendu invités à nous envoyer vos réactions, qui seront ajoutées à celles déjà reçues.

envoi des réactions

Vous trouverez également sur ce site une lettre adressée aux auteurs du rapport parlementaire. Nous vous invitons à la signer avant le 11/02 minuit.

Table des matières

Clara Mortamet : Présentation

2
Jeanne Gonac'h : Interférences linguistiques et culturelles dans les écrits des lycéens et étudiants d'origine turque en France
6
Fabienne Leconte : Récits d'enfants bilingues
27
Clara Mortamet : Usages des langues au quotidien : le cas des immigrations maghrébines, africaines et turques dans l'agglomération rouennaise
44
Sophie Barnèche : Vie urbaine et transmission des langues à Nouméa
67
Anne-Frédérique Harter : Cultures de l'oral et de l'écrit àYaoundé
92
Compte rendu - Jacques Treignier : Frédéric FRANCOIS, 2004, Enfants et récits, Mise en mots et " reste ", Textes choisis et présentés par Régine DELAMOTTE-LEGRAND, Presses universitaires du Septentrion, collection didactiques, Villeneuve d'Ascq, 230 pages..
108

Réactions au rapport parlementaire Bénisti : par B. Zongo, G. Prignitz, C. Mortamet

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Téléchargement des articles

Aide et conseils pour le téléchargement

Situations de plurilinguisme en France : transmission, acquisition et usages des langues

Téléchargement de l'ensemble du numéro

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Clara Mortamet : Présentation

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Jeanne Gonac'h : Interférences linguistiques et culturelles dans les écrits des lycéens et étudiants d'origine turque en France

résumé

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Fabienne Leconte : Récits d'enfants bilingues

résumé

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Clara Mortamet : Usages des langues au quotidien : le cas des immigrations maghrébines, africaines et turques dans l'agglomération rouennaise

résumé

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Sophie Barnèche : Vie urbaine et transmission des langues à Nouméa

résumé

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(131 Ko)

Anne-Frédérique Harter : Cultures de l'oral et de l'écrit À Yaoundé

résumé

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(74 Ko)

Compte rendu - Jacques Treignier : Frédéric FRANCOIS, 2004, Enfants et récits, Mise en mots et "reste", Textes choisis et présentés par Régine DELAMOTTE-LEGRAND, Presses universitaires du Septentrion, collection didactiques, Villeneuve d'Ascq, 230 pages.

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Réactions au rapport parlementaire Bénisti : par B. Zongo, G. Prignitz, C. Mortamet

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Résumés

Interférences linguistiques et culturelles dans les écrits des lycéens et étudiants d'origine turque en France par Jeanne Gonac'h

L'influence de l'origine culturelle des locuteurs sur leurs pratiques linguistiques est un thème exploité par les chercheurs de différents domaines en sciences du langage. Les spécialistes de la communication interculturelle, par exemple, se penchent sur les problèmes de communication liés à l'origine culturelle des locuteurs.
Dans cet article, nous posons l'hypothèse que l'origine des locuteurs a un impact sur leurs pratiques scripturales. Sur cette question, de nombreuses études ont montré que l'origine des locuteurs influait sur leurs pratiques de la langue orale, mais peu en revanche se sont penché sur des pratiques écrites. Dans cette étude, nous proposons donc de comparer des pratiques scripturales en français de locuteurs monolingues d'origine française et de locuteurs bilingues turc-français. Ce travail constitue une phase d'exploration d'une partie d'un corpus recueilli dans le cadre d'un projet de recherche sur la littéracie, projet dirigé par M-A. Akinci au sein du laboratoire Dyalang FRE. Dans un premier temps, nous montrons que les interférences purement linguistiques ne permettent pas de distinguer les deux groupes - bilingues et monolingues - à l'écrit. Dans un second temps, nous dégageons un certain nombre d'interférences culturelles qui opposent assez nettement les écrits des deux populations.

Mots-clés :

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Récits d'enfants bilingues par Fabienne Leconte

Les enfants de migrants scolarisés en France sont confrontés dès le plus jeune âge à deux univers langagiers, culturels, énonciatifs. Dans ces univers, les contes et récits occupent une place centrale dans la socialisation langagière des jeunes enfants. L'école maternelle d'une part accorde traditionnellement une place importante aux contes et récits en tant qu'acculturation à l'écrit. D'autre part, dans les familles, souvent d'origine rurale où la tradition orale reste vivace, le récit occupe aussi une place importante en tant que vecteur de la mémoire et de la culture du groupe. A partir d'une enquête effectuée dans une école maternelle de la banlieue rouennaise, nous étudions dans cet article l'appropriation par des enfants bilingues des différents modèles narratifs qui leur sont proposés. On voit alors que les goûts des enfants sont influencés par les deux univers culturels. Enfin, l'analyse des récits recueillis montre que la mise en mots particulière aux récits oraux a un effet facilitant pour les enfants dont le français n'est pas la langue première. Le conte a alors un rôle à jouer dans l'appropriation du français langue seconde.

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Usages des langues au quotidien : le cas des immigrations maghrébines, africaines et turques dans l'agglomération rouennaise par Clara Mortamet

Les populations issues de l'immigration ont souvent été étudiées en sociolinguistique indépendamment les unes des autres - immigration maghrébine, africaine, turque, chinoise, etc. L'objet de cet article est de comparer trois populations d'étudiants d’origines étrangères (origines maghrébine, africaine, turque), auxquelles nous avons ajouté une population monolingue "d’origine franco-française". Les données exploitées, recueillies dans le cadre de deux projets de recherche du laboratoire Dyalang, sont des réponses à des questionnaires écrits. Les étudiants sont ainsi interrogés sur leurs pratiques culturelles (radio, télévision, presse, lecture, écriture, etc.) et sur leurs usages du français, des langues étrangères et des langues d'origine dans ces pratiques. Au-delà des problèmes théoriques et méthodologiques qu’une telle comparaison implique, cet article présente donc les réponses qui distinguent significativement chacune des populations étudiées, et celles qui au contraire révèlent leur appartenance à la communauté sociale des étudiants de France.

Mots clés : immigration, plurilinguisme, détermination sociale, pratiques culturelles, usage des langues, étudiants

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Vie urbaine et transmission des langues à Nouméa par Sophie Barnèche

En Nouvelle-Calédonie, après des décennies de politiques linguistiques défavorables, les langues mélanésiennes viennent d'acquérir une nouvelle reconnaissance en accédant au statut de "langues d'enseignement et de culture". Mais pour les Océaniens installés à Nouméa, les choix linguistiques n'en restent pas moins conflictuels : la volonté de transmission des langues vernaculaires, des langues "identitaire" se heurte aux nécessités de la communication quotidienne en contexte pluriethnique et surtout au désir d'intégration avant tout économique à la société dominante exclusivement francophone. Les langues vernaculaires continuent-elles d'être transmises / parlées en ville ? Nous proposons ici un état des lieux de cette évolution linguistique au fil des générations à partir d'une étude approfondie des pratiques et des représentations dans un quartier situé dans la périphérie de Nouméa.

Mots-clés : contact des langues, transmission, conflit linguistique, pratiques langagières, représentations, identité

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Cultures de l'oral et de l'écrit à Yaoundé par Anne-Frédérique Harter

Yaoundé concentre la diversité des langues et des cultures présentes sur le territoire camerounais. L'étude des représentations qu'ont ses habitants de la culture de l'oral et de l'écrit renseigne sur leur gestion d'un environnement sociolinguistique partagé entre deux langues officielles (anglais, français) et des langues grégaires. D'une part, la culture de l'écrit est un domaine réservé aux langues officielles, étant donné leur fonctionnalité et leur véhicularité univoque, où les langues grégaires sont absentes et considérées comme obsolètes. La promotion gouvernementale du bilinguisme officiel trouve écho dans l'expression généralisée du désir d'apprendre la langue anglaise. D'autre part, l'oralité est le terrain de la revendication identitaire, que l'on observe à la fois par la pratique des langues grégaires, mais aussi par la volonté affirmée de transmettre ces langues. Les langues vernaculaire font ainsi preuve d'un dynamisme remarquable au côté du français et de langues véhiculaires en quête de reconnaissance.

Mots clés : Afrique, représentation, ville, culture, fonction, véhiculaire, identité

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Dernière mise à jour :

25 janvier 2010

 

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