Revue de sociolinguistique en ligne | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N°6 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Sommaire
ISSN : 1769-7425 |
Présentation par Fabienne Leconte et Sophie BabaultCe numéro de Glottopol est issu de la volonté de présenter quelques unes des articulations possibles entre sociolinguistique, acquisition et didactique des langues. Depuis une vingtaine d'années déjà, la conception de l'enseignement des langues, fondée sur un idéal monolingue, dans lequel l'objectif serait d'atteindre les compétences du prétendu locuteur natif, qui parlerait et écrirait avec aisance la variété standard de la langue officielle de son pays, a vécu. On doit cette remise en cause à la diffusion des recherches sociolinguistiques et à leur influence grandissante sur la didactique des langues étrangères et secondes. Des facteurs sociaux sont venus renforcer cette influence, comme l'augmentation des flux migratoires, qui touchent désormais un nombre croissant de personnes et de pays d'une part, les nécessités de la construction européenne, qui obligent à penser différemment l'enseignement des langues dans une perspective d'ouverture à l'autre et de mobilité d'autre part. On peut du reste mesurer l'influence de la sociolinguistique dans la réflexion sur l'enseignement-apprentissage des langues en comparant deux publications du Conseil de l'Europe à vingt-cinq ans d'intervalles : Un Niveau-Seuil (1976) et le Cadre Européen Commun de référence pour les Langues (2001). Dans l'intervalle, on est passé d'une conception de l'enseignement des langues dont le but était d'offrir à l'apprenant la possibilité de communiquer efficacement dans une langue " cible " à un autre but : la construction d'une compétence plurilingue qui inclurait les variétés non standard des différentes langues, où les répertoires langagiers des apprenants ne seraient pas cloisonnés. Cette seconde approche fait la part belle aux compétences langagières et culturelles ainsi qu'aux représentations préalables à l'apprentissage d'une langue quelconque. Cette nouvelle conception de l'appropriation des langues et des cultures appelle à son tour des réflexions appuyées sur des études de terrain défrichant de nouveaux objets. L'apprenant n'est pas seulement un être épistémique, devant mettre en œuvre un certain nombre de procédures cognitives pour s'approprier un objet à traiter : la " langue-culture ". Il devient selon la jolie formule de Py (1997 : 498) " Un bilingue en devenir ", c'est-à-dire un être social. A ce moment-là, il n'est plus unique mais pluriel. Les diverses personnes apprenantes vivent dans des sociétés dans lesquelles les langues et les variétés font l'objet de pratiques, d'usages, de statuts formels et informels, de représentations... qui peuvent être divergents et contradictoires et influent sur les apprentissages. C'est donc une petite partie de ce foisonnement de recherches que nous présentons dans ce numéro. Les articles réunis ici ne s'inscrivent pas dans une seule perspective théorique, encore moins dans un courant didactique déterminé. Leur point commun est de mettre en avant un " besoin ", et de faire émerger une réflexion à partir d'études de terrain diversifiées. La visée est praxéologique mais tous n'ont pas de prétention didactique. Les cinq premiers articles analysent l'impact des situations sociolinguistiques sur les choix des langues de scolarisation, les représentations qu'enseignants et élèves ont des répertoires langagiers, des variétés non normées et de leur place dans l'institution scolaire. Les cinq articles suivants ont un point de vue résolument didactique, même s'ils peuvent s'appuyer sur des analyses ouvertes à la variété langagière et au plurilinguisme. Enfin les deux derniers présentent des réflexions sur la formation des enseignants.
Les analyses de situations sociolinguistiques, d'abord considérées comme bilingues puis étendues à des pays largement plurilingues, ont permis de remettre en cause les oppositions binaires langue1 / langue 2 où l'on considère que les seules langues en présence sont les variantes décrites, équipées, standardisées. Ces analyses ont montré l'importance de la variation et l'existence dans les pratiques ordinaires des locuteurs d'usages de langues alternées et mêlées. Il en est ainsi de la situation analysée par Annette Boudreau et Marie-Eve Perrot. A priori, il s'agit d'une situation de bilinguisme minoritaire " classique " dans laquelle la minorité francophone du Nouveau-Brunswick a revendiqué et obtenu une scolarisation en français. Cependant au Nouveau-Brunswick, il existe une variété, le chiac, née du contact entre le français et l'anglais et qui constitue la langue socio-maternelle de la plupart des élèves scolarisés dans les écoles francophones. L'existence du chiac et la fonction identitaire qu'il remplit auprès des adolescents scolarisés complexifient le choix des variétés enseignées, utilisées ou tout simplement tolérées en situation scolaire. L'article montre la complexité des positionnements respectifs des enseignants et des élèves par rapport aux variétés de français présentes à l'école : chiac, français vernaculaire, standard acadien, français de référence. L'article de Fabienne Leconte et Clara Mortamet
s'intéresse lui aussi aux représentations, mais dans des cas de plurilinguisme
plus divers et moins connus. Les auteures se sont intéressées à la manière dont
des adolescents originaires d'Afrique noire et d'Europe de l'Est, arrivés en France
récemment et scolarisés en classe d'accueil de collège, présentaient et se représentaient
leur plurilinguisme. Tous parlaient avant leur venue en France plusieurs langues
apprises dans des contextes scolaires et/ou informels, certaines écrites, d'autres
non. Fabienne Leconte et Clara Mortamet interrogent la place que les cultures
d'apprentissage premières font à l'écrit ainsi que leur influence sur les représentations
des adolescents et sur leur mode d'accès au français médium d'apprentissage. Est
aussi interrogée l'influence des glottopolitiques d'établissement sur ces mêmes
représentations et modes d'accès. Les uns et les autres entrent en résonance avec
l'histoire de ces adolescents qui ont, pour la plupart, déjà connu plusieurs ruptures
linguistiques, culturelles, familiales ou autres. Les familles qui souhaitent une éducation bilingue pour leurs enfants, surtout s'ils vivent en zone frontalière, peuvent recourir à d'autres stratégies : la scolarisation en immersion dans un système linguistique et éducatif bilingue ou en submersion dans le système d'instruction voisin. Sophie Babault et Laurent Puren se sont intéressés à la situation de familles francophones de Belgique et du Nord de la France qui choisissent de scolariser leurs enfants dans des dispositifs bilingues français / néerlandais ou exclusivement néerlandais. Ici l'angle d'analyse ne vise pas tant les interactions à l'intérieur de la classe et les fonctions dévolues aux différentes langues et à leur alternance que l'impact sur les familles et les relations parents-enfants d'une scolarisation dans un système scolaire où la langue médium d'enseignement n'est pas utilisée en famille ni même maitrisée par les parents.
Nous
quitterons quelque temps l'Europe pour nous intéresser à d'autres situations où
frontières étatiques et frontières linguistiques ne coïncident pas. Muhammad Sadisu
Muhammad décrit la situation sociolinguistique particulièrement complexe du Nigeria,
pays où la totalité de la population est plurilingue mais où le morcellement ethnique
et linguistique est compensé par l'existence de longue date de grandes langues
véhiculaires auxquelles il faut ajouter l'anglais, langue officielle d'implantation
plus récente et plus partielle. Malgré la complexité de ce plurilinguisme, le
français a un avenir dans ce pays non pas en tant que langue de " Racine et de
Voltaire " mais en tant que langue africaine - langue de communication, de culture
et de travail, que les Africains de la grande région Ouest Africaine se sont appropriée.
Il faut alors que l'enseignement du français au Nigeria s'adapte dans ses contenus
et ses méthodes à son public. On reste dans une préoccupation qui lie pluralité
de la francophonie et enseignement du français langue étrangère lorsque Anne-Rosine
Delbart interroge l'apport que les écrivains " français venus d'ailleurs " peut
représenter en classe de français langue étrangère, pour des adultes cette fois.
En s'appuyant sur les déclarations de nombre d'écrivains ayant choisi le français
comme langue d'écriture, bien que ce ne soit pas leur langue première, elle met
en avant la construction de la conscience linguistique liée à l'écriture dans
une langue chronologiquement seconde ou tierce. L'écriture ne va pas de soi. L'auteure
souligne alors l'intérêt qu'il peut y avoir à s'appuyer sur cette conscience en
cours de français langue étrangère destiné à des adultes. La construction de compétences plurielles ne concerne
pas uniquement les situations d'enseignement de langue seconde ou étrangère. Pour
porter ses fruits, l'apprentissage de la pluralité doit devenir une approche éducative
qui se décline à tous les niveaux de la scolarité. Les deux recherches de Marie-Patricia
Perdereau-Bilski et Annie Semal-Lebleu portent toutes les deux sur des situations
de classes " ordinaires " en France, avec de jeunes enfants scolarisés en maternelle
pour l'une, avec des élèves de fin d'école primaire pour l'autre. Marie-Patricia
Perdereau-Bilski met en avant la spécificité des jeunes enfants dans l'apprentissage
des langues et cultures en analysant des séquences d'une classe maternelle qui
expérimente un projet visant l'éducation aux Langues-Cultures par les fêtes culturelles
et leurs personnages emblématiques. Par des processus d'apprentissages transversaux,
les jeunes enfants échafaudent des passerelles linguistiques et culturelles entre
le français langue de l'école, leurs langues familiales et les langues étrangères
travaillées en classe. Si tous les enfants n'abordent pas l'apprentissage des
langues dans les mêmes conditions, tous structurent leurs compétence méta dans
des mouvements d'aller-retour entre leurs connaissances (sociales, familiales,
scolaires) le plus souvent implicites et les objets langagiers présentés. C'est
par ces mouvements incessants que les compétences langagières plurielles se construisent.
Mais la prise en compte de la pluralité langagière
des apprenants, à la fois comme préexistant aux apprentissages et comme compétence
à construire, ne peut se faire sans une réflexion sur la formation des enseignants
et ce quel que soit le niveau d'enseignement et les contenus langagiers enseignés-appris.
C'est à cette réflexion que nous invitent, sur des terrains différents, William
Rodriguez et M-J. Barbot. A partir d'un programme d'échanges en francophonie entre
des professeurs des écoles français et vietnamiens, qui ont en commun le français
de scolarisation, W. Rodriguez s'interroge sur les habitudes d'enseignement liées
aux cultures d'origine. Il analyse alors l'intérêt que peut présenter une telle
décentration dans la formation des enseignants et l'enrichissement culturel des
élèves qui peut en découler. Le système scolaire français n'est plus conçu comme
universel, comme c'est encore trop souvent le cas, mais comme fondamentalement
culturel. Cette prise de conscience peut en outre permettre de modifier les relations
entre enseignants francophones. Elles ne seraient plus entachées des rapports
de domination liés au passé colonial mais deviendraient réellement partenariales. Bibliographie
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Résumés
L’article propose l’analyse de discours croisés d’enseignants et d’élèves de trois écoles secondaires francophones situées dans la région de Moncton (Nouveau-Brunswick, Canada). Dans cette province officiellement bilingue, le français, minoritaire, est en contact intensif avec l’anglais. Le continuum linguistique de la région de Moncton se caractérise par l’existence d’une variété interlectale communément appelée "chiac ", qui constitue la langue socio-maternelle de la plupart des élèves des écoles en question. L’article montre la complexité des positionnements respectifs des enseignants et des élèves par rapport aux variétés de français en présence à l’école (le chiac, français vernaculaire, et le standard acadien, français de référence) et met notamment en exergue le rôle des représentations liées au chiac dans la construction identitaire des élèves. Jusqu’à ce jour, le matériel pédagogique élaboré dans le cadre des programmes de français au Nouveau-Brunswick n’a pas pris en compte la spécificité, la diversité et l’hétérogénité des pratiques linguistiques en milieu minoritaire acadien. L’analyse des discours révèle néanmoins que pour les enseignants, l’élargissement du répertoire des élèves passe par la reconnaissance de leur déjà-là linguistique, qui constitue une donnée de base incontournable, et appréhendée comme telle, dans la situation de classe. Mots clés : contact de langues, langue minoritaire, chiac, construction identitaire, norme, aménagement linguistique, éducation, Acadie.
Les enfants nouvellement arrivés en France parlaient tous avant leur venue plusieurs langues, apprises dans des contextes différents. Dans cet article, les auteures exploitent les données d'une enquête menée dans deux classes d'accueil de la région rouennaise. Plus particulièrement, l'analyse porte sur l'influence qu'ont les cultures d'apprentissages préexistantes à l'arrivée en France sur la scolarisation, sur l'apprentissage du français et sur le plurilinguisme. A partir d'entretiens semi-directifs et de dessins de ces adolescents, les auteures décrivent, comparent et discutent la présentation qu'ils font de leurs répertoires langagiers, mais aussi de leurs rapports au français et au système scolaire français, et de leurs difficultés. Mots clés : cultures d'apprentissage, plurilinguisme, représentations, classes d'accueil
Dans les classes bilingues paritaires alsaciennes de maternelle et de primaire, les enfants apprennent parallèlement et paritairement le français comme L1 et l'allemand L2, à un moment où l'acquisition du langage est encore en pleine élaboration. Certains enseignants ont également recours au dialecte alsacien ou à des dialectes germaniques, dans des situations de cours particulières. Le passage entre les différents univers linguistiques et / ou culturels se fait souvent implicitement, mais aussi parfois explicitement. Dans ces cas-là, on peut parler de stratégies d'encadrement de l'alternance, de la part de l'enseignant ou des élèves. C'est ce que nous allons illustrer à l'aide d'exemples tirés du corpus ALSA (Apprentissage d'une langue seconde en Alsace). Mots clés: alternance des langues en classe bilingue premier degré ; transmission des connaissance en L2
Cet article vise à analyser l'impact d'une scolarisation en langue seconde (entièrement ou en partie) sur les pratiques langagières et les modes de structuration familiale. Notre corpus s'appuie sur des entretiens semi-directifs menés auprès de 26 familles francophones, françaises ou belges wallonnes, domiciliées dans le département du Nord et en Wallonie, non loin de la frontière franco-belge. Ces familles ont pour particularité de scolariser leurs enfants dans le système éducatif belge, soit en immersion, dans une école bilingue français-néerlandais située à Mouscron, soit en submersion, dans différentes écoles néerlandophones de Flandre occidentale. De telles stratégies linguistiques et éducatives, marquées par rapport à l'environnement dans lequel vivent les enfants, impliquent une réelle rupture entre les sphères éducatives et familiales. Sous quelles formes cette discontinuité se manifeste-t-elle, comment les familles la gèrent-elles au quotidien, quels repositionnements entraine-t-elle au niveau des rapports parents-enfants ? Telles sont les principales questions auxquelles nous chercherons à répondre. Mots-clés : Bilinguisme - Immersion - Submersion - Contacts de langues - Enseignement primaire - Stratégies éducatives transfrontalières - Interactions familles-école - Néerlandais - Belgique
Une
enquête menée notamment auprès de commerçants, d'officiers de l'armée, de professionnels
(juristes, médecins) et d'étudiants a montré que de nombreux Nigérians manifestent
leur volonté d'apprendre le français. Cette situation n'est pas nouvelle. Cependant
ces dernières années, les autorités éducatives du pays et la coopération franco-nigériane
se sont concertées pour rénover l'enseignement du français et répondre ainsi à
ces besoins langagiers.
L’une des grandes originalités de la série Lettres de Francophonie est de permettre à des jeunes francophones du Canada, du Maroc ou du Liban de faire partager un moment de leur existence à d’autres adolescents du monde entier et de leur montrer que le français peut être pluriel, dans sa forme et ses accents, mais aussi dans les situations qui servent à son expression. Ces vidéogrammes sont également l’occasion pour d’autres jeunes de constater qu’une langue ne sert pas qu’à assurer la communication, mais qu’elle possède aussi une dimension culturelle qui forge l’identité d’une communauté. Lors de la mise au point de ces supports et de leur accompagnement pédagogique, c’est cette double perspective (permettre à des jeunes francophones de se dire dans le français qu’ils parlent au quotidien et donner la possibilité à d’autres jeunes de partir de leur "déjà là", notamment sur le plan langagier et culturel) qui a été privilégiée.
L’expression quatre compétences est fréquemment utilisée par les enseignants de Français Langue étrangère pour désigner le développement des compétences des apprenants en compréhension (orale et écrite) et en production (orale et écrite). Dans cet article, nous montrons tout d’abord que cette appellation provient d’un problème de traduction de l’anglais et qu’elle peut conduire à négliger certaines dimensions fondamentales de l’enseignement/apprentissage, en particulier le "déjà-là" des apprenants. Cette clarification nous amène à présenter la terminologie et les principes retenus dans le Cadre européen commun de référence pour les langues - permettant de dissiper les ambiguïtés - et leur application possible sur le terrain de la classe de Français Langue étrangère. Ainsi, en pointant une expression courante mais non adéquate en vient-on à défendre une approche visant à développer le répertoire communicatif d’un apprenant de langue et à faire de lui un acteur social, plurilingue, à part entière. Mots clés : répertoire communicatif, Cadre européen commun de référence pour les langues, FLE, compétence plurilingue et pluriculturelle
Qu'il
s'agisse de répondre au cours d'entretiens à des sollicitations de critiques,
d'universitaires et de journalistes ou d'exprimer une préoccupation identitaire
à l'intérieur d'essais, d'autobiographies ou de fictions, les écrivains ayant
adopté le français comme moyen d'expression littéraire se sont beaucoup exprimés
sur la problématique de l'écriture dans la langue " de l'autre " et sur leurs
rapports avec la langue source provisoirement ou complètement délaissée. Mots clés
: F.L.E., Littérature française, Plurilinguisme, Translinguisme, Contacts
des langues et des cultures.
Tous les enfants n’abordent pas l’apprentissage des langues-cultures dans les mêmes conditions. Ce qui les différencie, c’est à la fois la perception qu’ils ont de ses finalités, la compréhension qu’ils ont de ce qui s’y joue et surtout le transfert qu’ils effectuent entre ce qu’ils savent déjà et ce qu’ils sont entrain d’apprendre. Par ce processus d’apprentissage transversal, le jeune apprenant échafaude des passerelles linguistiques et culturelles entre le français langue de l’école, ses langues familiales et les langues étrangères. C’est dans les mouvements incessants d’allers-retours dedans-dehors que sa pensée méta et donc les compétences plurielles vont se re-structurer et se construire. Il ne s’agit plus d’ignorer ces contacts de langues-cultures mais de créer une synergie, un étayage entre ces processus langagiers, culturels et identitaires. La médiation entre les différents apprentissages se révélant comme un passage obligé dans la didactique des langues-cultures. Cette communication s’intéressera au traitement des relations français/autres langues dans la double construction de compétences linguistiques et notionnelles, surtout lorsque le français est langue de l’école. Nous nous réfèrerons à des projets d’éducation aux langues-cultures menés à l’école élémentaire dans la perspective de la maitrise de la langue.
L’approche éducative des choix d’orientation implique de s’intéresser à son environnement et de prendre conscience du potentiel d’apprentissage qu’il recèle. Tout groupe cristallise, par sa diversité des environnements de ses membres, la complexité et la richesse du monde, ainsi en va-t-il d’un groupe classe. S’attachant aux biographies linguistiques de chacun, cette étude s’attache à prouver que le potentiel linguistique d’une classe est un levier pour faire l’expérience, dès le CM2, le concept de complexité. Au regard du Cadre européen commun de référence pour les langues d’une part et de la loi concernant la Validation des acquis de l’Expérience d’autre part, se posent aussi les questions de l’accès à la connaissance et de son évaluation. Il s’agit de montrer ici combien une classe peut être un lieu-Babel où le futur citoyen du XXIème siècle peut apprendre la pluriculturalité et la traduction comme langue de l’Europe. Mots clefs : complexité, curriculum, expérience, potentiel plurilingue, reliance.
En présentant un programme d’échanges entre des professeurs des écoles en formation dans un I.U.F.M. français et des enseignants vietnamiens de "classes bilingues", il s’agit de montrer quelles compétences pourraient être développées chez les enseignants grâce à ce programme. Par le biais de l’échange, autour d’un noyau commun ayant des variations propres, le français de scolarisation, les enseignants sont alors confrontés à une nouvelle culture scolaire. Ainsi, en mêlant leurs habitudes d’enseignement liées à leur culture d’origine à ces habitudes d’apprentissage qui leur étaient inconnues auparavant, les enseignants construisent de nouvelles compétences, dont une réflexion critique, utilement ré-exploitables dans leur propre classe ou, par exemple, au sein de projets de conception de matériel pédagogique. Enfin, en ouvrant des perspectives d’enrichissement du répertoire didactique des enseignants, tel programme se veut aussi être un artisan de l’enrichissement culturel des élèves. Mots clés : éducation primaire, français de scolarisation, enseignement bilingue, interculturel, formation, pratiques pédagogiques.
Prendre en compte le déjà là des apprenants dans la construction d’une compétence culturelle et langagière en français renvoie à la question préalable de la formation des enseignants. Quelles représentations et quelles expériences ont-ils des processus de déconstruction, construction qui s’opèrent dans le va et vient entre langues et cultures différentes. Comment se vit un entre deux qui concerne le sujet, ses repères et ses valeurs sur le plan personnel, communautaire et social ? Nous présenterons des résultats d’une recherche-action qui paraissent modélisables en formation d’enseignants appelés à prendre en compte la complexité, l’hétérogénéité, des métissages de valeurs et de normes. Cette formation qui se place dans une approche anthropologique de la relation éducative devrait permettre d’avoir soi-même une expérience de l’exposition à une autre langue et à une culture étrangères. La réflexion porte sur les descripteurs et les outils à se donner pour favoriser sa propre prise de conscience des processus en jeu et, en miroir, la façon de l’accompagner (notion de double piste de Bertrand Schwartz de la personne en formation). Mots clés : accompagnement autonomisant, autonomie, étayage, expérience, journal d’étonnement, formation interculturelle, interaction, processus
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