Revue de sociolinguistique en ligne | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Sommaire
ISSN : 1769-7425 |
Des langues minorées aux "langues mineures" : autotraduction littéraire et sociolinguistique, une confrontation productive par Christian LagardeAvant toute chose, levons une ambiguïté de l’intitulé de ce dossier : il s’agit clairement ici de traiter d’autotraduction littéraire. Ce n’est, bien entendu, là qu’un des aspects que peut revêtir la pratique autotraductive, comme le rappellent plus ou moins incidemment deux contributions (l’une – Rautaoja/Gambier –, à propos de l’activité principale de l’autotraducteur étudié, l’autre – ar Rouz –, au titre d’un moyen non négligeable de resocialisation d’une langue en danger de substitution). Toutes les formes de traduction technique (qui, contrairement à certains présupposés, n’est pas nécessairement allographe) relèvent d’une démarche similaire, y compris dans le domaine culturel (que ce soit, par exemple, une notice biographique, un catalogue d’exposition, une quatrième de couverture, le sous-titrage d’un court-métrage, etc.) : elles ont au fond la même finalité de transmission/communication d’un discours écrit ou oral d’un code linguistique à l’autre, voire d’une culture à l’autre, à la différence près que le texte littéraire possède une dimension esthétique irréductible. À y regarder de près, la distance entre elles, ne porte pas tant sur le fond – après tout, les sociolinguistes occitan(iste)s émules de Robert Lafont, passablement séduits par la « polynomie » corse de Jean-Baptiste Marcellesi (1991)[1 ], auraient sans aucun doute gagné à se montrer plus pragmatiques, sur le terrain de la mise en œuvre des politiques linguistiques, à l’image de ce dernier – que sur des options de domaine. Si Marcellesi est resté du côté de la langue, des rapports de la langue au politique[2 ] que ses successeurs ont réinterprétée dans le domaine de l’intégration à travers l’éducation plurilingue, l’immense œuvre personnelle de Lafont, campe, un pied sur la langue et un projet politique global, l’autre sur l’analyse et la création littéraires[3 ]. C’est par la « textualisation de la diglossie » que s’est opérée très tôt chez lui (le texte de 1976 trouve ses origines dans ses réflexions sur « l’aliénation » [Lafont, 1965] et même dès 1952) cette jonction, et que Boyer[4 ], sur le discours politique, Gardy[5 ], sur l’écriture, la littérature et la sociologie de la littérature, Kremnitz[6 ], des deux côtés à la fois, et bien d’autres, lui ont, chacun à sa manière emboîté le pas. De cette orientation, les nombreux numéros de Lengas[7 ] publiés à ce jour, portent la trace indélébile. La diglossie, facteur d’asymétrie, et sa « textualisation » Comme Barthes (1953) l’a montré, la littérature relève de l’institution, tandis que, par son écriture, l’auteur se coule dans le moule qu’elle lui tend, ou au contraire en nargue l’autorité. On a affaire ici aussi, ni plus ni moins qu’au rapport de l’individu (fût-il membre d’une école groupusculaire) à cette institution, dont la vocation – parce qu’il en va de son intérêt à elle – est l’imposition, plus ou moins brutale, plus ou moins subtile, d’une norme (linguistique, artistique ou littéraire) que le plus souvent, l’écrivain, l’artiste et jusqu’au locuteur s’ingénient à contourner pour s’exprimer en toute liberté en faisant montre d’une certaine singularité ou inventivité. Comme l’ont indiqué les membres du groupe de recherche AUTOTRAD, Helena Tanqueiro en tête, l’autotraducteur est en effet un traducteur « privilégié » (Tanqueiro, 2002), de par son double rôle de créateur et de passeur, qui se mue parfois en re-créateur. Son privilège réside dans son droit d’autorité sur le texte qui l’autorise d’autant plus à le raturer que sa subjectivité d’auteur se trouve confrontée à la nécessaire objectivation (le texte étant mis à distance) qui est également le lot du traducteur allographe. Mais, contrairement au « pacte de fidélité » que ce dernier se doit de remplir, l’autotraducteur, tout en produisant une traduction, peut s’autoriser certaines licences qui sont a priori prohibées au premier nommé : l’autotraducteur, quoique toujours transgresseur en puissance, ne saurait donc être taxé pour autant de traditore. Les recherches, rencontres et publications scientifiques portant sur l’autotraduction se multiplient, singulièrement en Europe occidentale. On citera les deux colloques italiens de Pescara (2010), Autotraduzione. Teoria ed esempi fra Italia e Spagna (e oltre) et de Bologne (2011) Autotraduzione. Testi e Contesti[10 ], celui de Perpignan (2011) L’Autotraduction, aux frontières de la langue et de la culture, ou encore celui de Cork (2013) Self-Translation in the Iberian Peninsula[11 ] ; le numéro « Self-Translation: Brokering Originality in Hybrid Culture » de la revue Bloomsbury Studies in Translation Paperback (Cordingley, 2013) ; les ouvrages qui tangentent le thème, comme La traduction dans les cultures plurilingues (Mus & Vandemeulebroucke, 2011) ou ceux issus à ce jour des colloques de Pescara (Rubio Arquez & D’Antuno, 2012) et Perpignan (Lagarde & Tanqueiro, 2013), et ceux sous presse, L’autotraduction littéraire : perspectives théoriques (Ferraro & Grutman, à paraître) et Self-translation and Power: Negotiating Identities in European Multilingual Contexts[12 ]. L’« asymétrie », de type diglossique, parcourt ces différentes strates, mais il en est d’autres, plus subtiles, à l’intérieur même des langues, comme les variantes dialectales par rapport au standard, et jusqu’au système de représentations individuel, qui attribue à chacune des langues, variétés ou registres en présence, une valeur, de fait hiérarchisante, et une/des fonctionnalités propres, distinctes. Nous sommes bien alors dans la configuration diglossique telle qu’elle est ressortie de la dérive de la notion créée par Psichari, devenue le désignant type et presque universel d’une inégalité. Rares sont en effet les auteurs-autotraducteurs qui placent vraiment leurs langues ou modalités linguistiques sur un pied d’égalité : soit la mise en fiction mime leurs fonctionnements sociaux, soit elle les subvertit de manière compensatoire, comme l’ont démontré Gardy et Lafont (1981) à propos de l’occitan. La subjectivité, liée à une survalorisation symbolique, tend alors à inverser dans le texte (comme dans l’univers carnavalesque) le rapport de force réel, de la même manière que, selon Deleuze et Guattari (1975), une « langue mineure » forgée par l’écrivain parvient à déstabiliser de l’intérieur (à faire boiter) quelque langue que ce soit, indépendamment du statut précédemment évoqué.
Un parcours de lecture, du « macro » au « micro » Par ailleurs, le lecteur pressé constaterait qu’une large moitié des contributions présentées pourrait être regardée comme susceptible de se réduire à des doublons. Fort heureusement, il n’en est rien, car le lecteur attentif aura tôt fait de constater que, si le rapport à un auteur ou à une situation met certes ces textes en interface, les points de vue adoptés par leurs rédacteurs s’inscrivent dans la différence et la complémentarité. Il s’agira en somme d’aller, à contre-courant de l’histoire de la discipline, des langues minorées socialisées vers les « langues mineures » forgées à l’échelon individuel. Des perspectives cavalières Le dossier s’ouvre sur deux textes génériques. Celui de Rainier Grutman l’inaugure en ciblant la problématique d’un point de vue proprement sociolinguistique, en s’axant sur le basculement d’une conception de l’autotraduction centrée sur des individualités à tous égards remarquables – une sorte de dream team en la matière – vers une appréhension beaucoup plus large d’un phénomène qui, tout en comprenant ces belles individualités, regroupe les innombrables auteurs en porte-à-faux entre des/leurs langues inégales. De manière rigoureuse et très suggestive, Grutman reprend, pour dire cette inégalité universelle, la notion métaphorique de « galaxie des langues » de de Swaan (1993) et la « théorie gravitationnelle » de Calvet (1999, 2001) qui en dérive, et, en les croisant avec la théorie des polysystèmes d’Even Zohar (1990), il en esquisse tout un éventail de potentialités. L’article de Christian Lagarde lui emboîte le pas quant à la visée généraliste, sociolinguistique et sociolittéraire qu’il adopte, tout en renversant la perspective « en interne », du côté de l’auteur-autotraducteur. Quelles sont les motivations du choix de sa démarche ? Au-delà des affects ou des circonstances vitales qui constituent le cas général, le créateur issu d’une langue minorée a-t-il pour sa part véritablement le choix, et quelles conséquences celui-ci peut-il supposer pour l’individu qui l’adopte vis-à-vis « des siens »… dans la mesure où, s’agissant d’un bilingue et biculturel, on peut parvenir à les définir ainsi ? On passe ensuite à une série de trois articles consacrés à l’espace hispanique. Julio-César Santoyo est un historien de la traduction et, plus récemment, de l’autotraduction. Sa contribution, après avoir rappelé la dimension diachronique de cette modalité traductive, brosse un tableau exhaustif de ses manifestations contemporaines dans l’espace de la Péninsule ibérique. À côté d’un Portugal bien assis dans sa langue nationale, quoique « travaillé » depuis les dernières décennies par les productions issues de son ancien empire, Santoyo montre non seulement la richesse mais aussi la montée en puissance de l’autotraduction dans une Espagne dont la configuration en régions autonomes favorise un bilinguisme diglossique qui vient néanmoins buter – même en domaine catalan, celui qui présente le plus grand appareil éditorial, le plus grand lectorat potentiel et la plus grande vitalité – sur la véhicularité nationale et internationale de l’espagnol. La problématique nationale-transfrontalière adoptée par Elizabete Manterola incite à focaliser l’observation sur le Pays basque nord[16 ], et à travers lui, à examiner les conditions dans lesquelles se développe, en France, l’autotraduction à partir des dénommées « langues régionales »[17 ] qui, en dépit d’indéniables spécificités, partagent un sort historique substitutif et des stratégies de neutralisation voire de renversement de la diglossie similaires. L’article que Katixa Dolharé consacre à l’œuvre d’Itxaro Borda, met l’accent sur les contraintes idéologiques qui continuent de peser au Pays basque nord sur le créateur comme sur son environnement, en dépit d’une pacification amorcée. Dolharé donne à voir à son lecteur la signification transgressive que prend aujourd’hui encore l’autotraduction en pareil contexte : elle constitue rien moins, selon elle, que le gage, non seulement d’une ouverture aux différentes altérités, mais à une identité reconstruite selon d’autres modalités. En effet, Hupel s’interroge – comme le fait ensuite, pour la langue occitane, Joan-Claudi Forêt – sur le simulacre que peut constituer une écriture en breton (ou en occitan) par des auteurs formés en français et pétris d’une culture française qu’ils valorisent, des œuvres destinées à être reçues par des lecteurs possédant ces mêmes caractéristiques : une sorte de « syndrome de Stockholm » qu’imposerait – comme, du reste, nous venons de le voir, en Espagne – la configuration diglossique interne d’un État et les modalités d’accès à la culture savante. Le texte que propose Forêt revêt quant à lui un intérêt tout particulier, du fait double positionnement (lui-même dédoublé) de son auteur, qui traite la littérature occitane contemporaine à la fois partir de sa subjectivité d’écrivain et d’autotraducteur, et de sa position d’observateur impliqué, que ce soit comme traducteur ou éditeur. Une telle diffraction des points de vue le conduit à une appréhension particulièrement sensible et d’une grande acuité de ce que peut être et signifier la création et la diffusion de la littérature dans une langue minorée de France aujourd’hui, à cheval sur une riche littérature millénaire et un lectorat certes renouvelé, mais dont la taille restreinte condamne l’auteur à se faire traduire ou à s’autotraduire. Des « cas » toujours complexes D’un continent l’autre, de minorité il est également question avec celle, qualifiée d’« exiguë », des Franco-américains de Nouvelle-Angleterre, aux Etats-Unis, qu’étudie Peggy Pacini. Elle se penche sur les textes et créations théâtrales de Grégoire Chabot, rédigées dans une reconstitution personnelle de la variété orale de français local, comparable au joual montréalais. Ce mode d’expression a surtout valeur de témoignage d’une francophonie en phase avancée de substitution face à une anglophonie envahissante. L’exercice d’autotraduction de Chabot est en réalité un recours, de l’ordre des « soins palliatifs », contre ce devenir. Il se présente à l’écrit en miroir, pour inviter le lecteur à parcourir l’original francophone, si ce n’est à se l’approprier, mais il se heurte néanmoins à la difficulté du rendu des registres et des effets de décalage diachronique voulus par l’auteur lorsqu’il met en scène un certain Jacques Cartier. Avec Olga Anokhina, dont c’est une des spécialités de recherche, on intègre un versant plus traductologique de notre problématique, en abordant une autre des figures tutélaires de l’autotraduction, Vladimir Nabokov. S’appuyant sur la génétique textuelle, dont elle présente un certain nombre de pièces à conviction, Anokhina s’interroge sur le mythe, à savoir sur l’opportunité de reconsidérer Nabokov non plus tant comme un autotraducteur que comme un traducteur. Elle montre en effet qu’il ne s’agit pas chez le virtuose trilingue (russe, français, anglais) d’une simple autotraduction différée, mais qu’il procédait souvent en deux temps pour passer d’une œuvre écrite par lui en russe à la version anglaise, en s’appuyant sur une traduction allographe intermédiaire confiée à un traducteur suffisamment malléable (entre autre, son propre fils – configuration également pratiquée, comme l’affirme Recuenco, par Alexakis depuis quelques années) pour accepter que son travail soit considérablement révisé par le maître (ce qui n’est, semble-t-il, pas le cas d’Alexakis). Les exemples produits témoignent chez Nabokov d’une compétence linguistique et culturelle hors-pair et d’une totale liberté créative à tous les stades du processus. Avec les textes qui parachèvent ce dossier, on entre dans une dimension qu’une approche contrastive par langue voire par culture, de la sociolinguistique, récuserait sans doute. Il n’en demeure pas moins que la situation exposée dans la contribution de Chiara Montini, par ailleurs spécialiste de Beckett, nous ramène au fondement même de la notion de diglossie. Les contextes italiens qu’elle explore – ici, l’œuvre de Dolores Prato, originaire des Marches, à l’est de Florence – sont travaillés par l’écart entre italien standard et dialetti, à ceci près que chez Prato, les variétés (que ce soit d’un point de vue diatopique ou diastratique) ne sont pas considérées comme telles, mais bien comme deux langues rendues distinctes au plan des affects, ainsi qu’en témoigne le récit autobiographique étudié. Montini, s’outillant de génétique textuelle et d’écrits psychanalytiques, met en évidence la valeur, mi-« entomologique » mi-subversive, des immixtions dialectales dans le corps du texte écrit en italien standard, non seulement comme autant de madeleines de Proust, mais aussi en tant que marques d’une normalisation sociale subie. Montini considère que le grincement des deux modalités, en tant qu’autotraduction non-aboutie, constitue chez Prato une étape préalable à l’assomption du sujet et à sa pacification. Cette déambulation à travers des contextes géographiques, historiques, linguistiques, culturels et politiques variés, permettra, on l’espère, au lecteur de découvrir, non seulement combien les voies et les voix sont distinctes, mais surtout à quel point on ne saurait en rester, dans le cadre de l’étude de l’autotraduction, à vénérer une pléiade d’icônes – en vérité elles-mêmes imparfaites. Inscrire ces monstres sacrés aux côtés d’auteurs à la notoriété moins reconnue, sur la toile de fond d’un rapport inégal aux langues, au plan des affects et représentations intégrés individuellement, et des langues entre elles, dans leur dimension sociale au plan des usages et des représentations, via la diglossie et sa « textualisation », apparaîtra très vraisemblablement à ce même lecteur, autrement productif, autrement suggestif pour la recherche, parce qu’en fin de compte tellement plus proche de l’imperceptible tremblement dans lequel s’inscrivent l’humaine imperfection et les affres de la création, dans une langue, minorée ou « mineure », bien à soi. Notes [1 ] L’occitan, étant donné sa complexité diasystémique, est a fortiori éligible dans cette catégorie. [2 ] D’où la création par Marcellesi du terme « glottopolitique ». Pour un bilan de son empreinte sur la réflexion sociolinguistique, cf. Jean-Baptiste Marcellesi, Thierry Bulot, Philippe Blanchet (éds.) 2003, Sociolinguistique, et en particulier l’entretien accordé à ses collègues : « Parcours d’un sociolinguiste : de la langue corse au discours politique », pp. 11-38. Pour une évaluation de la démarche de Marcellesi, cf. Christian Lagarde, 2007. [3 ] Pour une approche globale de la réflexion sociolinguistique de Lafont, cf. Robert Lafont, 1997 et la « Bibliographie linguistique et sociolinguistique de l’auteur » (op. cit. : 225-232), elle-même incomplète, eu égard à la date de son décès (2009). Pour avoir une idée d’ensemble de la prolixité de Lafont, on se reportera aux quelque 146 entrées (ouvrages, directions d’ouvrages et préfaces) répertoriées au Catalogue général de la BnF. [4 ] Je ne reprends pas ici l’abondante bibliographie sociolinguistique d’Henri Boyer, bien connue des lecteurs de Glottopol. [5 ] Les nombreux ouvrages et très nombreux articles écrits par Philippe Gardy ont été recensés par François Pic dans la « Bibliographie, scientifique et littéraire, de Philippe Gardy » qui introduit (p. 9-47) le volume d’hommage qui vient de lui être consacré : Jean-François Courouau, François Pic & Claire Torreilles (éds.) (2013). [8 ] II Congrés de cultura catalana, Barcelona, 1976-1977.
[9 ] Dans la présentation faite par le groupe AUTOTRAD de ses visées, dans le cadre d’un numéro thématique de la revue roumaine Atelier de traduction (7, 2007 : 81-82), il est dit, au sujet de l’autotraduction, « champ d’analyse (…) prometteur » : « Malheureusement, ce dernier est le plus souvent associé au bilinguisme, et non pas à la littérature et à la traduction » et, plus loin, « AUTOTRAD cherche fondamentalement à éveiller l’intérêt des chercheurs (…) au sein de la Traductologie et de la Littérature comparée ». Le champ ayant été délimité et reconnu (entre autre avec la seconde contribution de Rainier Grutman à l’encyclopédie de Mona Baker, en 2009), l’ouverture à la sociolinguistique (et donc aux questions de bilinguisme, écartées dans un premier temps) est désormais à l’ordre du jour. [10 ] Autotraduzione. Testi e Contesti. Convegno internazionale, Università di Bologna, 17-19 maggio 2011, <http://www2.lingue.unibo.it/autotraduzione/> [11 ] Colloque Self-Translation in the Iberian Peninsula, University College Cork, 20-21 septembre 2013, programme : <http://self-trans-iberia.blogspot.fr> [14 ] Le « réintégrationnisme » est un mouvement qui, au-delà de la partition politique ancienne (avec, au XIe siècle, la création du royaume du Portugal) du domaine galaïco-portugais, prône la « réintégration » de l’aire linguistique galicienne et de ses productions culturelles dans celle du portugais, par scission de fait de la culture galicienne de l’espagnole.
[17 ] La dénomination « langues régionales » est celle, officielle en France et dans l’Union européenne (cf. la Charte des langues régionales et minoritaires). En France, elle entre partiellement en concurrence, depuis 1999 (« liste Cerquiglini ») avec celle de « langues de France », dont le mérite est de prendre acte d’une présence multilingue au sein de la nation française (en opposition avec la conception « unilinguiste » qui a longtemps prévalu – sans pour autant disparaître), mais dont les 79 composantes reposent sur des critères hétérogènes et partant discutables. Bibliographie Sommaire
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Résumés
Plutôt que de les cantonner dans le rôle en quelque sorte honorifique d'exception géniale, cet article préfère envisager les autotraducteurs comme des agents interculturels qui renégocient chacun à sa façon le rapport entre leurs langues d’écriture, tout en sachant que cette négociation ne peut faire abstraction de la hiérarchisation inhérente, non seulement aux diverses situations locales de contact linguistique mais également, à l’échelle planétaire, à la logique gravitationnelle de la « galaxie » géopolitique des langues. Mots clés : autotraduction, asymétrie, diglossie, agentivité, modèle gravitationnel
La question abordée dans cet article est celle des motivations susceptibles d’inciter un auteur, nécessairement bilingue en pareil cas, à traduire lui-même ses productions littéraires. Outre qu’il dispose d’autres stratégies alternatives, on s’interroge avant tout sur le leurre que serait de présenter cette pratique comme étant à l’évidence un choix non contraint. Si ce peut l’être pour certains créateurs, pour beaucoup cette option est conditionnée par un parcours de vie qui les place en rupture avec leur environnement linguistique et culturel natif, ou bien encore parce qu’ils sont pris dans un processus diglossique dont ils tentent ainsi de contourner les pesanteurs. Il paraît difficile en effet de passer outre la structuration, aussi bien de la « galaxie des langues » que des champs et polysystèmes, qui traduisent et obéissent à des rapports de domination. Mots clés : autotraduction, sociolinguistique, diglossie, galaxie des langues, champ littéraire, polysystème
Présente dans la culture écrite de la Péninsule ibérique depuis le XIIe siècle, la pratique de l’autotraduction a gagné au long du XXe et dans les premières années du XXIe siècle un statut littéraire et sociolinguistique sans équivalent ailleurs dans le monde. Néanmoins, le phénomène de l’autotraduction péninsulaire ne saurait être abordé, d’un point de vue critique, comme un tout homogène, car les différences interrégionales peuvent être considérables, du fait qu’elles présentent des situations linguistiques héritées d’une longue histoire dont les origines remontent parfois aux premières lueurs du Moyen-Âge. Il en résulte la nécessité de singulariser l’étude des différents ensembles péninsulaires où est pratiquée aujourd’hui l’autotraduction. Tout au long de ces pages, on aborde de manière panoramique, contrastive et nécessairement abrégée, l’état du phénomène de l’autotraduction au Pays basque, en Catalogne, en Galice, aux Asturies, en Aragon et au Portugal, tout comme les pratiques autotraductives extrapéninsulaires. Mots clés : autotraduction, basque, catalan, galicien, bable, aragonais, portugais, autotraductions extrapéninsulaires
L’objet de cet article consiste à aborder les horizons linguistiques auxquels un auteur est confronté lorsqu’il décide de traduire lui-même son œuvre écrite dans une autre langue. A cet effet, on considère comme préliminaire les motifs qui poussent à préférer se traduire personnellement, en accordant une attention particulière, parmi elles, au désir d’atteindre une plus grande audience. La partie principale de cette étude, centrée sur le contexte galicien, envisage la décision des auteurs de cet espace culturel face aux alternatives que constituent l’espagnol et le portugais comme langues cibles pour leurs productions autotraduites. Mots clés : autotraduction, bilinguisme, galicien, portugais.
L'objectif principal de cet article est de fournir au lecteur une image détaillée de la situation littéraire basque, avec un accent particulier sur le rôle et le travail accompli par la traduction et l’autotraduction en castillan et français. S’agissant d’une littérature minorisée située dans des contextes sociolinguistiques et administratifs différents (Communauté Autonome Basque, Communauté Forale de Navarre dans l'espace espagnol ; Pays basque nord ou Iparralde dans les Pyrénées-Atlantiques en France), on verra dans quelle mesure ces divergences influent effectivement sur la création culturelle et littéraire. La situation sociolinguistique très différente et l'institutionnalisation ou non de la langue basque dans ces trois régions déterminent chez leurs citoyens des degrés de compétence, d’usage et des représentations bien différents. On analyse ensuite la production littéraire et on s’interroge sur l’existence et l’autonomie du système littéraire basque, influencé par les systèmes français et espagnol dont les langues sont bien présentes, et son hétérogénéité en fonction des subdivisions administratives. C’est sur cette base qu’est analysée la présence de l'autotraduction dans la littérature basque et son rôle dans l'exportation de celle-ci, qui s’opère de manière très différente vers l’espagnol et vers le français. Mots clés : autotraduction asymétrique, littérature minoritaire, système littéraire transfrontalier, littérature basque, distance interlinguistique
La société basque dans son ensemble vit, depuis le début des années 2000, un tournant historique marqué par la fin de la violence armée et par le début d’un processus de paix juste et démocratique. Pourtant, la littérature basque d’Iparralde (Pays basque de France) semble en décalage avec ces avancées, pour des raisons principalement idéologiques. Une seule voix se détache en toute liberté des systèmes de pensée militants, celle d’Itxaro Borda. Non seulement cette écrivaine ose traiter de sujets politiquement incorrects au regard des idéologies abertzale, mais encore, elle reconnaît avoir été amenée à libérer son identité et ses convictions profondes par l’exercice de la traduction puis de l’autotraduction. Ces pratiques, qu’elle considère comme les fondements d’une expérience individuelle totale, la mènent à proposer une œuvre inouïe en Iparralde, œuvre de résistance aux idéologies aliénantes et œuvre de paix en vue de la construction d’une nouvelle société basque. Mots clés : Littérature basque, Itxaro Borda, processus de paix, idéologies abertzale, résistance
L’autotraduction est une pratique très particulière de la traduction qui offre de ce fait des enseignements précieux sur la traduction en général. En tenant compte, en outre, des conditions sociolinguistiques de son exercice, on enrichit encore la réflexion et le cas breton s’avère alors intéressant à bien des égards. Après avoir tenté de dresser un inventaire des autotraducteurs littéraires et de leurs œuvres plurilingues en Bretagne, l’article examine les motivations des autotraducteurs ayant pour langues de travail des langues centrales, puis celles des autotraducteurs bretons, que l’on retrouverait certainement chez tous ceux qui traduisent entre une langue périphérique et une langue centrale. Ce questionnement des motivations, sans s’en tenir exclusivement à la littérature et associé au panorama établi en premier lieu, permet de mettre en évidence que la pratique et l’acceptation de l’autotraduction sont intimement liées à l’évolution sociolinguistique, parce qu’elles impliquent l’être social des acteurs, auteurs comme lecteurs, locuteurs et auditeurs. Mots clés : autotraduction, traduction de soi, autotraducteurs, breton, Bretagne
Le présent article s'intéresse aux démarches d'autotraduction depuis une langue minorisée à travers l'exemple de différents auteurs brittophones. Il s'agit ici de considérer le réseau d'interférences entre texte original et texte autotraduit dans le cadre d'un conflit diglossique entre langue bretonne et langue française. La première partie de l'analyse porte sur les démarches de différents autotraducteurs et sur les intentions qui président à l'acte d'autotraduction. Depuis l'idée d'un compromis territorial entre le texte et son double, suivant l'axiome « langue du coeur, langue de l'esprit », jusqu'aux tentatives de dépaysement du conflit diglossique par l'autotraduction vers une autre langue (l'anglais ou l'espéranto) en passant par les stratégies de reterritorialisation du texte où l'autotraduction, faute de s'assumer, se dénonce par le recours à divers artifices (gloses, bretonnismes, indices péritextuels, archaïsmes). La seconde partie de l'analyse rend compte des nouvelles lectures du texte original induites par l'existence du texte autotraduit. Certaines autotraductions « égalitaires » semblent témoigner d'une relecture/réécriture plutôt que d'une autotraduction à sens unique et posent la question de l'écriture bilingue alors que les procédés de reterritorialisation, voire de surterritorialisation dans l'autotraduction renvoient à un texte original atrophié devant sa traduction. Les voies empruntées par l'autotraducteur nous renseignent ainsi, au-delà des postures et des professions de foi, sur son rapport avec le texte original et la situation diglossique dans laquelle il écrit et s'autotraduit Mots clés : autotraduction, bretonnisme, diglossie, hypertexte, hypotexte, langue bretonne, littérature brittophone, reterritorialisation, surterritorialisation.
L'écrivain occitan écrit à l'ombre du français, en général pour se démarquer de cette langue qui envahit sa conscience, comme toute langue première. Au classique malaise diglossique se superpose donc l'impossible souhait d'un oubli, même temporaire, du français. L'autotraduction pratiquée pour briser l'isolement linguistique est un nouveau facteur de mauvaise conscience. À partir de l'exemple d'écrivains occitans modernes, on étudie les différentes formes que prend cette autotraduction, ses choix génériques et ses problèmes éditoriaux, les bonheurs et les souffrances qu'elle engendre. Mots clés : autotraduction, diglossie, occitan, littérature, prose, poésie
L’autotraduction est une pratique ancienne. Son étude reste souvent limitée aux écrivains canoniques. Après avoir rappelé quelques motifs pour autotraduire, nous aborderons les réalités multiples que peut recouvrir la notion d’autotraduction. Il sera temps alors de traiter de notre cas suédo-finlandais, de le replacer dans le contexte socio-politique et culturel de la Finlande des débuts du 20è siècle. Ce qui pouvait apparaitre comme un cas simple va se révéler assez complexe, dans le cadre d’un rapport de forces instable entre les langues en présence. Le profil de l’auteur-traducteur (présumé) se constitue dans un bilinguisme diglossique qui va évoluer au cours des années. Mots clés : autotraducteur endogène, bilinguisme, diglossie, Sibelius, traduction symétrique
L’étude proposée est une réflexion autour de l’usage et de la pratique de l’autotraduction chez Grégoire Chabot, auteur-dramaturge franco-américain de la Nouvelle-Angleterre. Elle vise à mettre en lumière les mécanismes, les enjeux et les facteurs extratextuels qui ont conduit l’auteur à s’autotraduire. Pour cela, le corpus choisi se construit autour de quatre pièces et de trois courts récits écrits depuis la fin des années 1970 dont le caractère polymorphe et complexe des textes sources en français mérite qu’on s'y attarde. L’étude interroge avant tout les langues source(s) et cible au prisme du bilinguisme de la communauté d’origine de l’auteur, de son histoire et surtout de sa situation actuelle et de son identité francophone, afin de penser les nécessités contextuelles à l’origine de l’autotraduction. Elle travaille l’écart et la fusion au sein même de ces textes autotraduits qui rendent compte de toute la complexité d’une communauté entre-deux où autotraduction et bilinguisme cohabitent au quotidien et dont les auteurs écrivent en contexte minoritaire de quasi invisibilité. Cette étude vise à montrer comment la production de l’auteur appelle à une remise en cause individuelle et collective de l’identité franco-américaine, qui, chez Chabot, se joue au niveau de la langue et des inégalités linguistiques que les textes autotraduits soulèvent. Elle analyse, enfin, l’évolution du processus d’autotraduction au fil des œuvres de Chabot afin de comprendre comment et pourquoi l’autotraduction est un passage obligé pour l’auteur et sa communauté, une forme de médiation, de transmission, de survie. Mots clés : Grégoire Chabot, bilinguisme, diglossie, autotraduction, Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre, oralité, langue et identité
L’analyse sémantique du discours alexakien met en évidence un double phénomène : d’une part, un système et répertoire du parler individuel, un idiolecte français ou grec qui soutient un moi autobiographique et une quête personnelle cantonnée à la sphère du privé. Parallèlement, et en tant que véhicule des identités collectives grecques, se déploie une diglossie de contenu, interne au français, qui instaure une discontinuité dans le traitement des représentations sociales. Ainsi, les champs sociohistoriques abordés dans le corpus français de l’écrivain sont presque totalement codés par les représentations diachroniques de l’hellénisme, c’est-à-dire non pas simplement du néo-hellénisme limité à l’État grec actuel, mais du panhellénisme historique des deux empires byzantin et ottoman. C’est pourquoi la pratique alexakienne présente pour le sociohistorien un intérêt majeur, car elle lui offre la possibilité d’analyser la façon dont sont sélectionnées et ordonnées les représentations collectives des deux ensembles sociaux, grec et français. Mots clés : approche sociolinguistique, approche sociohistorique, autotraduction, bilinguisme, continuité, diglossie, néo-hellénisme, panhellénisme, ruptures.
Vassilis Alexakis est l’un des auteurs les plus consacrés de la diaspora grecque contemporaine dans les pays francophones, écrivain bilingue (créateur d’œuvres en grec et en français), et autotraducteur systématique. Il s’est également révélé exemplaire dans son application de la perspective sociolinguistique à l’étude de l’autotraduction. Chez Alexakis, les deux activités de l’écriture et de l’autotraduction constituent de précieux outils d’exploration de la réalité linguistique et culturelle, aussi bien de l’auteur que de l’individu, aptes à réconcilier les différents éléments qui les composent, et à finalement établir un équilibre entre les différents aspects linguistiques, culturels et identitaires. C’est ainsi qu’Alexakis parvient à formuler son identité plurielle, hybride et intermédiaire. Mots clés : Vassilis Alexakis, autotraduction, littérature, identité, questionnement identitaire, diaspora, scriptothérapie, réalité linguistique et culturelle, hybridité.
Après avoir présenté rapidement la typologie des pratiques scripturaires des écrivains plurilingues, nous nous arrêterons sur l’autotraduction que nous considérons comme l’écriture consécutive, par opposition avec l’écriture parallèle, le code switching ou encore la séparation fonctionnelle des langues, stratégies créatives que nous avons pu observer dans le processus d’écriture de ces écrivains. L’autotraduction permet à l’écrivain de prolonger le travail d’écriture, en créant un continuum créatif grâce au passage à une autre langue. En nous appuyant sur le cas de Vladimir Nabokov, qui avait pour l’habitude de superviser la traduction de ses œuvres vers l’anglais et vers le français, nous interrogerons la frontière difficile à déterminer entre l’autotraduction et la traduction. Mots clés : autotraduction, Nabokov, écrivain plurilingue, code switching
Cet article présente une étude exploratoire qui analyse la façon de résoudre les problèmes de traduction de nature culturelle dans le contexte de l’autotraduction in mente. Grâce à l’analyse d’un cas d’étude, le roman La testa perduta di Damasceno Monteiro, d’Antonio Tabucchi, ouvrage écrit en italien, mais qui offre le portrait de la culture portugaise, nous prétendons démontrer que lors de son écriture, l’auteur dépasse les barrières culturelles afin que le lecteur de départ, italien, comprenne le message. Dans ce cas, pendant le processus de création, se développe un processus parallèle de traduction : « l’autotraduction in mente » – au sein de la propre langue originale. L’ouvrage italien est comparé à ses traductions en portugais et en espagnol afin de démontrer, dans un premier temps, que le traducteur portugais opère un processus inverse à celui réalisé par l’auteur au moment de présenter l’ouvrage à ses lecteurs italiens. Dans un deuxième temps, que le traducteur espagnol se sert de « l’autotraduction in mente » comme un modèle pour sa traduction. Mots clés : La Testa Perduta di Damasceno Monteiro, Antonio Tabucchi, analyse traductologique, autotraduction, autotraduction in mente, référent culturel
L’écrivain qui vit dans plusieurs langues, quelle qu’en soit la raison, a besoin de créer son asile dans la langue nouvelle. L’autotraduction est une des pratiques d’écriture dont se servent les écrivains multilingues pour inscrire leur expérience linguistique dans le corps de l’écriture tout en créant leur « demeure subjective » en deux langues. L’autotraduction « aboutie » présuppose la séparation entre les deux langues et les deux textes, mais le travail sur le processus d’écriture, celui grâce auquel le passage d’un texte à l’autre a lieu, montre que l’autotraduction est également « mise en rapport » (Berman, 1984) entre deux (voire plusieurs) univers linguistiques. Le travail de Dolores Prato que je définis comme l’entre-deux de l’autotraduction, du fait que ses deux variétés linguistiques, même si elles sont traduites, coexistent dans un seul texte, est en ce sens significatif. Son écriture témoigne d’une autotraduction inachevée où elle travaille moins sur des langues « véritablement étrangères », que sur les variétés diatopiques de la langue italienne dont elle montre l’écart incommensurable. En racontant son autobiographie, qui se crée à travers cette diglossie, où chaque mot traduit un univers différent, Prato ne raconte pas seulement son moi divisé, voire clivé, mais aussi une tranche de l’histoire linguistique de l’Italie. Mots clés : autotraduction, diglossie, diatopie, langues et domicile subjectif, génétique des textes, Dolores Prato, Italie
L’image d’écrivain de Manuel Puig (1932-1990), construite par les critiques et par lui-même autour de son excentricité littéraire et politique, reste toujours celle d'un auteur « étrange » et « étranger » au système littéraire argentin. Néanmoins, si nous tenons compte de l'attention portée aux caractéristiques principales de son œuvre (la déstabilisation des genres narratifs, la tension entre la culture des élites et la culture populaire, l’absence de narrateur omniscient, les questions de genre), la particularité de son écriture multilingue et de ses pratiques de traduction n'a pas fait l'objet de beaucoup d’analyses. Cet article vise donc à montrer que l’écriture entre les langues traverse la littérature de Puig depuis ses premiers textes, deux scénarios de cinéma écrits dans les années 1950. De même, nous tenterons de démontrer que l'hégémonie que le paradigme monolingue a historiquement exercée dans la critique littéraire latino-américaine, constitue un facteur important qui n’a pas permis de percevoir Puig en tant qu'écrivain multilingue et autotraducteur. Mots clés : Manuel Puig ; multilinguisme ; autotraduction ; littérature latino-américaine ; littérature argentine.
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